mercredi 27 mars 2013

Entretien avec l'économiste Driss Benali : «Le Maroc est en train d'hypothéquer l'avenir des générations futures»

http://www.maghress.com/fr/financesnews/1213

Entretien avec l'économiste Driss Benali : «Le Maroc est en train d'hypothéquer l'avenir des générations futures»

Publié dans Finances news le 21 - 02 - 2007

* Le règlement anticipé de la dette intérieure risque de créer des tensions inflationnistes.
* Le recours aux maturités «long terme» permet à l'Etat d'être relativement à l'aise dans le remboursement de la dette.
Finances News Hebdo : Depuis quelques années, le Maroc s'est efforcé de réduire sa dette extérieure au détriment de sa dette intérieure. Quel est l'impact de ce choix sur les Finances publiques ? Et comment jugez-vous l'arbitrage que fait le Trésor entre dette extérieure et dette intérieure ?
Driss Benali : La dette extérieure a baissé, mais c'est la dette intérieure qui a augmenté. Celle-ci a un impact relativement significatif sur l'économie. Pourquoi ? Parce qu'elle engendre ce que l'on appelle l'effet d'éviction. Ça veut dire que l'Etat dispose d'une partie de l'épargne nationale et la détourne pour combler le déficit budgétaire au lieu de la laisser jouer son rôle de financement de l'investissement. Sur ce plan, le système bancaire y a aussi sa part de responsabilité. Les banques préfèrent à la limite financer l'Etat via les bons du Trésor plutôt que l'investissement. Pour les banques, l'Etat est plus sûr. Donc, la dette interne, en se développant trop, puise dans l'épargne nationale et, ce faisant, réduit les possibilités d'investissement dans le pays en ce sens que l'Etat dispose de cette épargne pour combler son déficit au lieu de la laisser à la disposition de l'investissement.
L'Etat opte plus pour la dette intérieure car il n'a aucune emprise sur la dette extérieure. Il peut y avoir un changement qui vous échappe totalement. La dette interne, en revanche, est à la limite maîtrisable. Elle peut en partie être financée par l'inflation qui, soulignons-le, reste toujours maquillée car ne prenant pas en compte plusieurs éléments dont, entre autres, le prix du foncier et de l'immobilier qui connaissent actuellement une surchauffe anormale.
F. N. H. : Concernant la dette extérieure, le ministre des Finances a affirmé que l'essentiel de la dette devient libellé en Euro permettant une couverture contre le risque de changes. En quoi cette option est-elle tenable sachant que le Dirham s'est déprécié par rapport à l'Euro et s'est apprécié par rapport au Dollar, ces derniers temps ?

Anti-Dühring Mr. E. Dühring bouleverse la science F. ENGELS

http://www.marxists.org/francais/engels/works/1878/06/fe18780611u.htm

Anti-Dühring
Mr. E. Dühring bouleverse la science

F. ENGELS

Économie Politique

V. Théorie de la valeur

Il y a environ cent ans paraissait à Leipzig un livre qui connut jusqu'au début de ce siècle trente et quelques éditions, fut répandu, distribué à la ville et aux champs par les autorités, les prédicateurs et les philanthropes de toute espèce et prescrit universellement aux écoles primaires comme livre de lecture. Ce livre s'appelait : L'Ami des enfants, de Rochow. Il avait pour but d'instruire les jeunes rejetons des paysans et des artisans sur leur fonction dans la vie et leurs devoirs envers leurs supérieurs dans la société et l'État, en même temps de leur inculquer un salutaire contentement de leur sort terrestre, avec le pain noir et les pommes de terre, la corvée, les bas salaires, la schlague paternelle et autres agréments de même sorte, et tout cela au moyen des idées alors en vogue de l'ère des lumières. A cette fin, on montrait à la jeunesse de la ville et des champs combien était sage la disposition de la nature qui oblige l'homme à gagner sa vie et ses jouissances par le travail, et combien, par conséquent, le paysan et l'artisan doivent se sentir heureux qu'il leur soit permis d'épicer leurs repas par la sueur de leur travail au lieu de souffrir, comme le riche bambocheur, de maux d'estomac, d'engorgement de la bile ou de constipation et de n'avaler qu'à contrecœur les friandises les plus exquises. Ce sont ces mêmes lieux communs jugés par le vieux Rochow assez bons pour les petits paysans de la Saxe électorale de son temps, que M. Dühring nous offre pages 14 et suivantes de son Cours comme l'élément “ absolument fondamental ” de l'économie politique la plus récente.
“ Les besoins humains ont, en tant que tels, leurs lois naturelles et sont quant à leur accroissement enfermés dans des limites qui ne peuvent être outrepassées pour un temps que par la contre-nature, jusqu'à ce que s'ensuivent la nausée, le dégoût de vivre, la décrépitude, l'étiolement social et, en fin de compte, un salutaire anéantissement ... Un jeu fait de purs divertissements sans autre but sérieux mène bientôt à un état blasé, ou, ce qui revient au même, à l'usure de toute faculté de sentir. Le travail réel sous quelque forme est donc la loi sociale naturelle de personnalités saines ... Si les instincts et les besoins n'avaient pas de contrepoids, ils apporteraient tout juste une existence puérile, loin qu'on puisse parler d'une vie en ascension historique. S'ils étaient pleinement satisfaits sans peine, ils s'épuiseraient bientôt et ne laisseraient derrière eux qu'une existence vide en forme d'intervalles fastidieux s'écoulant jusqu'au retour de ces besoins ... Donc, sous tous les rapports, le fait que la mise en oeuvre des instincts et des passions soit subordonnée à la victoire remportée sur un obstacle économique est une loi fondamentale salutaire de l'institution naturelle extérieure et de la nature intérieure de l'homme ... ”

lundi 25 mars 2013

Friedrich von Hayek, pape de l’ultra-libéralisme par Denis Boneau


http://www.voltairenet.org/article12761.html

L’économiste autrichien Friedrich von Hayek s’est appliqué à discréditer toute forme de régulation de l’économie au motif que celle-ci est trop complexe pour que l’on prétende l’organiser. Sa théorie de « l’État minimal » est devenue la religion du Parti républicain états-unien en opposition aussi bien au « New Deal » des démocrates qu’au marxisme des soviétiques. Son école, financée par les fondations des grandes multinationales, s’est structurée autour de la Société du Mont-Pèlerin, et a obtenu sept fois le prix Nobel d’économie. Elle a inspiré les gouvernements de Pinochet, Reagan et Thatcher.
| Paris (France)
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La pensée économique et politique de Friedrich A. von Hayek s’est imposée comme fondement idéologique de l’ordre libéral. Elle est à la fois le produit d’une histoire particulière et d’un réseau relationnel qui s’est développé à l’ombre des grandes fondations états-uniennes.
Hayek est né à Vienne, en 1899. Sa jeunesse autrichienne est marquée par un climat politique difficile, des grèves massives paralysent le pays. Il assiste à la désorganisation du régime doublement menacé par le populisme, souvent antisémite, et par le socialisme révolutionnaire radicalisé par l’introduction des thèses marxistes. Dans ce contexte, il se passionne pour les thèses de la Société fabienne, un courant réformiste et socialiste anglais, créé par Béatrice et Sidney Webb, et préconisant une révolution spirituelle. Parallèlement, il est initiée à la philosophie de Ludwig Wittgenstein, principal « animateur » du Cercle de Vienne.
Hayek participe aux séminaires de l’économiste Ludwig Von Mises qui réunit autour de lui des disciples qui contribueront à diffuser la bonne parole libérale en France (Jacques Rueff, conseiller du général de Gaulle), en Italie (Luigi Einaudi), en Allemagne (Wilhelm Röpke, Ludwig Erhard), et dans une moindre mesure aux États-Unis (Murray, Rothbard).

dimanche 24 mars 2013

Political Economy/General

http://en.wikibooks.org/wiki/Political_Economy/General

The study of Political Economy is the study of how individuals relate to the state, and in turn, how the states in the world relate to each other.

Contents

Introduction

Political economists are concerned with the allocation of scarce resources in a world of infinite wants and needs. In order to allocate these resources, politics are used within a state to provide for the people. Political economy is the study of the relationships between individuals and society, and more specifically, the relationships between citizens and states. Machiavelli can be considered one of the first political economists as his works provided a link between a ruler and the state along with the use of power in this relationship. Likewise, Thomas Hobbes argued for the power of a sovereign leader because of his assumption that human beings are naturally bad. In the Enlightenment, the view of the role of individuals changed. Individuals were seen as virtuous and rational, able to find a natural Truth within the world. John Locke and Adam Smith helped to provide the fundamental beliefs of liberalism, which is the belief that the state which governs least is the one which governs best. As capitalism flourished in industrial countries in Europe, problems began to emerge from the economic system. As a result, political economists such as Malthus, Hegel, and Marx critiqued capitalism in their works as they presented alternatives to liberalism.
In the 20th century, modern political economists have continued to write about the relationships between individual and the state. Keynes, for example, introduced the alternative liberal idea of the welfare state (which helps to guide and protect the interests of those who have been damaged by the inequalities of the free market).
In all of these examples, these writers have presented new ideas about the allocation of resources within a society in the context of the relationships between individuals and states.

What Political Economy Is

Political economy is a study of philosophy and ideology that studies the evolution of political and economic ideas. Political economy profits from the interdisciplinary application of approaches and concepts that originated in the study of politics, economics, sociology, philosophy, and history. It ultimately concerns itself with the relationship between individuals and the state, and what influences this relationship. Political economists concern themselves not only with mechanics of economics but also with the ideology that supports its translation into policy.
The study of political economy can be split into two different historical periods. The first is known as Political Economy/Classical Political Economy and the other which is Political Economy/Modern Political Economy.

Definitions

La théorie keynésienne

http://www.comptanat.fr/general/keynes.htm

Une analyse théorique, pas des recettes

Il est essentiel de distinguer clairement la théorie keynésienne des politiques économiques qui s’en sont inspirées. En effet, pour éliminer durablement les crises économiques, Keynes ne préconisait pas de développer les déficits publics, mais de maintenir le coût du capital à un niveau proche de zéro.
On peut caractériser la théorie keynésienne en trois points :
  • une réflexion approfondie sur les fondements de l’économie ;
  • des propositions de solutions pour éviter la crise en période de blocage de la croissance ;
  • une prise de position politique en faveur d’une intervention de l’Etat dans l’économie.
Ces trois points sont toujours d’actualité. La théorie keynésienne peut donc toujours être utile à condition, toutefois, de ne pas la réduire à un livre de recettes pour déficits publics réussis et de tenir compte de l’évolution du monde depuis l’époque de Keynes.
Il est impossible, en effet, de comprendre l’économie d’aujourd’hui sans tenir compte de deux phénomènes majeurs qui ont bouleversé le monde depuis le début des années 80, c’est-à-dire la mondialisation et la financiarisation. Les textes proposés sur ce site intègrent cette dimension dans leur réflexion sur la théorie keynésienne. Le premier texte, le plus long, se propose de reformuler l’analyse keynésienne afin de susciter la réflexion et raviver l’esprit critique, le deuxième texte en reprend l’essentiel, le troisième, le plus court, est axé sur les stratégies de sortie de crise.

L'entreprise, boîte grise de la théorie économique

http://www.alternatives-economiques.fr/l-entreprise--boite-grise-de-la-theorie-economique_fr_art_806_41344.html

Olivier Weinstein, Professeur émérite à l'université Paris XIII. Auteur, avec Benjamin Coriat, de Les nouvelles théories de l'entreprise, coll. Le livre de poche, éd. Hachette.
Alternatives Economiques Hors-série n° 079 - décembre 2008

La théorie économique a du mal à appréhender l'entreprise. On commence cependant à y voir plus clair. Mais pour y parvenir, il a fallu renoncer aux postulats de l'économie classique.

La firme est une des institutions majeures du capitalisme moderne, voire son institution centrale. Et pourtant, elle n'avait occupé jusqu'aux années 60, qu'une place très marginale dans la théorie économique. Dans le corpus de la microéconomie standard, la firme était réduite à peu de chose: elle était assimilée à un agent individuel, sans prise en considération de son organisation interne et des questions propres qu'elle soulève. Cette vision sommaire de la firme s'explique par l'objet central de la microéconomie: l'étude des marchés et des mécanismes de prix. Ce n'est qu'à partir des années 70 que la firme va devenir, pour les économistes, un objet propre d'analyse, après la redécouverte d'un article de Ronald Coase de 1937 (1).
La firme comme noeud de contrats
Coase y soulève la question de la nature de la firme: qu'est-ce qu'une firme et pourquoi les firmes existent-elles? Sa réponse est que la firme constitue un mode de coordination économique alternatif au marché. Alors que, sur le marché, la coordination des agents est réalisée par le système de prix, la firme se caractérise par une coordination administrative, par la hiérarchie. Le recours à une telle coordination peut être nécessaire parce que la coordination par les prix entraîne des coûts, ignorés dans les analyses standards du marché, ce qu'on appellera par la suite des coûts de transaction. Quand ces coûts sont supérieurs aux coûts d'organisation interne, la coordination dans la firme s'impose. On trouve ainsi chez Coase deux thèses: d'une part, firme et marché constituent deux modes de coordination profondément différents, d'autre part, la firme est caractérisée par l'existence d'un pouvoir d'autorité, par la hiérarchie.
Les travaux de Coase sont le point de départ de la vision contractuelle de la firme, aujourd'hui dominante chez les économistes. La firme est analysée comme un système de relations contractuelles spécifiques entre agents, un "noeud de contrats". Il s'agit donc de se demander quels contrats sont mis en place et pourquoi. Au centre de ces analyses, se trouvent les problèmes résultant des divergences d'intérêts et des asymétries d'information entre les parties: un agent peut disposer d'informations que les autres n'ont pas et en tirer un profit personnel. L'idée est de trouver le système contractuel le plus efficient, en fonction notamment des contraintes techniques et de la nature des informations détenues par les parties.
On peut identifier deux variantes principales de l'approche contractuelle. La première tente de rendre compte de l'existence et des traits de la firme sans remettre en question les fondements du paradigme néoclassique, fondé sur l'hypothèse de la rationalité des acteurs, le fameux homo oeconomicus. Cela a été fait en développant deux corps d'analyse complémentaires, la théorie des droits de propriété et la théorie de l'agence.
Droits de propriété et théorie de l'agence
Dans la première, la firme est caractérisée par une structure particulière de droits de propriété, définie par un ensemble de contrats. Un "bon" système de droits de propriété est celui qui permet de profiter des avantages de la spécialisation et qui assure un système efficace d'incitation. Dans un article célèbre (2), Armen Alchian et Harold Demsetz tentent ainsi de démontrer que la firme capitaliste classique, l'entreprise individuelle, est la forme d'organisation la plus efficiente quand la technologie impose le travail en équipe.
La théorie de l'agence complète celle des droits de propriété. Elle se propose de déterminer les contrats incitatifs optimaux adaptés aux situations les plus diverses. L'application de cette théorie à l'analyse de la firme est marquée par l'article fondateur de Michael Jensen et William Meckling (3). Ce courant se propose de démontrer l'efficience des formes organisationnelles caractéristiques du capitalisme contemporain, et en particulier de la société par actions. C'est cette théorie qui a servi de fondement aux analyses récentes sur le gouvernement d'entreprise, et de justification au retour du principe de la primauté des actionnaires, comme fondement de la gestion de l'entreprise.

Introduction à la théorie économique de Karl Marx

http://r-eveillez-vous.fr/introduction-a-la-theorie-economique-de-karl-marx/

Ce texte a été rédigé par les marxistes britanniques Rob Sewell et Alan Woods, au début des années 1970.



Introduction

Sous l’impact de la crise du capitalisme, de nombreux tra­vailleurs s’intéressent à l’économie. Ils veulent comprendre les forces qui gouvernent leur existence. L’objectif de cette brochure est de leur offrir, non pas un exposé complet de la théorie économique, mais une introduction aux lois élémentaires du fonctionnement du système capitaliste.
La superficialité des économistes pro-capitalistes est révélée par leur inaptitude à comprendre la crise qui frappe leur système. Leur rôle est de dissimuler l’exploitation de la classe ouvrière et de « prouver » la supériorité du système capitaliste. Mais leurs « théories » et « solutions » ne peuvent rien face au pourrissement du capitalisme. Seule la transformation socialiste de la société et l’introduction d’une économie planifiée permettront d’en finir avec l’enfer du chômage, des récessions et du chaos.
L’aile droite de la direction du mouvement ouvrier a remplacé Keynes, son vieil idole, par des solutions économiques « orthodoxes » : coupes budgétaires, restriction des salaires et déflation monétaire. De leur côté, les réformistes de gauche s’accrochent toujours aux politiques capitalistes du passé – relance par la consommation, restriction des importations1, etc. – qui ont déjà montré leur complète inefficacité.
Seule une analyse marxiste du capitalisme permettra aux travailleurs conscients de réfuter les mensonges des économistes bourgeois et de combattre leur influence au sein du mouvement ouvrier.

Les conditions nécessaires à l’existence du capitalisme

La production moderne est concentrée entre les mains d’entreprises gigantesques. Unilever, ICI, Ford, British Petroleum : ces grandes firmes do­minent nos vies. Il est vrai qu’il existe de petites entreprises, mais elles représentent le mode de production du passé, non celui du présent. La production moderne est essentiellement massive, de grande échelle.
Aujourd’hui, en Grande-Bretagne?, 200 entreprises et 35 banques (ou compagnies financières) contrôlent l’économie du pays, réalisant 85% de la production nationale. Ce développement s’est accompli au cours de ces derniers siècles à travers une compétition impitoyable, des crises et des guerres. A l’époque où les économistes classiques prédisaient l’essor du « libre commerce », Marx expliquait comment la concurrence déboucherait sur le monopole, les entreprises les plus faibles étant éliminées.
De prime abord, il pourrait sembler que la production de biens est avant tout destinée à satisfaire les besoins de la population. C’est évidemment une nécessité à laquelle doit répondre toute forme de société, quelle qu’elle soit. Mais sous le capitalisme, les biens ne sont pas simplement produits pour satisfaire des besoins : ils le sont avant tout pour être vendus. C’est là la fonction essentielle de l’industrie capitaliste. Comme le disait Lord Stokes, ancien président de British Leyland : « Je fais de l’argent, pas des voitures ». C’est là une expression parfaite des aspirations de l’ensemble de la classe capitaliste.
Le mode de production capitaliste suppose qu’un certain nombre de conditions soient rassemblées. Tout d’abord, il faut qu’existe une large classe de travailleurs sans propriété2, qui par conséquent sont obligés de vendre leur force de travail pour vivre. Ceci signifie que, sous le capitalisme, la conception libérale d’une « démocratie de propriétaires » est une absurdité, car si la masse de la population possédait suffisamment de propriété pour subvenir à ses propres besoins, les capitalistes ne trouveraient pas de travailleurs pour générer leurs profits.
Deuxièmement, les moyens de production doivent être concentrés entre les mains des capitalistes. Au cours de plusieurs siècles, les petits paysans et tous ceux qui possédaient leurs propres moyens de subsistance furent impitoyablement éliminés. Les capitalistes et les grands propriétaires terriens firent main basse sur leurs moyens de subsistance, et embauchèrent des travailleurs pour y travailler et créer de la plus-value.

La valeur et les marchandises

Comment le capitalisme fonctionne-t-il ? De quelle façon les travailleurs sont-ils ex­ploités ? D’où vient le profit ? Pourquoi y a-t-il des crises ?

Adam Smith

http://sos.philosophie.free.fr/smith.php
Adam Smith est considéré comme le "père fondateur" de l'économie politique. Fondateur de l'école classique en économie, il est à la fois le père du libéralisme mais aussi celui qui influença la pensée de Hegel et surtout de Marx.

Sommaire

Les sources de sa pensée.

La vie d'Adam Smith

Apport conceptuel.

Principales œuvres.

Les sources de sa pensée.

Adam Smith a étudié les physiocrates (qu'il critiquera). Il appartient aux "Lumières Ecossaises" (Adam Ferguson, Francis Hutcheson). Il a rencontré Voltaire, les encyclopédistes français, Quesnay et Turgot. Il fut surtout lié toute sa vie avec Hume dont il fut l'exécuteur testamentaire.

La vie d'Adam Smith

Cette partie a été rédigée par Xavier Dubois
Adam Smith est né à Kirkcaldy, en Ecosse, baptisé le 5 juin 1723. Son père était contrôleur des douanes, mort six mois avant la naissance de l'enfant. Malgré les soins de sa mère, sa santé est assez fragile. Brillant élève à l'université de Glasgow, où il entre à 14 ans, il se passionne pour les mathématiques où il excelle. Il y suit notamment les cours du philosophe Hutcheson, qui l'imprègne des principes de l'école philosophique écossaise (L'homme est guidé par deux grandes familles de forces instinctuelles : des instincts égoïstes qui développent l'esprit de conquête, des instincts altruistes, sens moral inné, qui favorisent la coopération). Il achève ses études à Oxford, où il entre à l'âge de 17 ans. Il étudie la littérature et la philosophie. Son orientation première était d'entrer dans les ordres, mais la lecture de Hume (dont la découverte d'un livre dans sa chambre lui a failli valoir une exclusion) l'en dissuade.
En 1748, il enseigne la rhétorique et les belles lettres à Edimbourg. Il se lie d'amitié avec Hume, qui est alors réprouvé par les autorités religieuses. En 1751, il obtient la chaire de logique à Glasgow. Anecdote révélatrice, Adam Smith, esprit rationnel opposé au dogmatisme, refuse de donner des cours en latin, ce qu'il considère comme une tradition non fondée sur la Raison. En 1752, il échange sa chaire contre celle de philosophie morale, à où il remplace Hutcheson. Son enseignement a un succès qui retentit jusqu'en Europe : ses élèves viennent parfois de Moscou pour suivre ses cours, Voltaire, notamment, lui en envoie. Smith fréquente les clubs littéraires et politiques de l'époque où il prêche le libre-échange. Il forme, notamment avec Hume, la Société d'Édimbourg « pour encourager les arts, les sciences, l'industrie et l'agriculture en Écosse », en 1754. Il se livre à des travaux philosophiques, comme la Theory of the Moral Sentiments (La Théorie des sentiments moraux), publié en 1759, qui lui vaut une grande admiration et le préceptorat du jeune duc de Buccleuch en 1763, avec qui il entreprend le voyage traditionnel sur le continent. Smith visite ainsi Paris, où il retrouve Hume en 1764, Toulouse, Montpellier, Genève, où il rencontre Voltaire qu'il respecte beaucoup et, de nouveau de passage à Paris, fréquente la société des philosophes et encyclopédistes, dont d'Alembert, D'Holbach , Helvétius, Necker, Turgot, Morellet, Quesnay, avec qui il débat des questions économiques. Durant ce voyage, jusqu'alors maître en philosophie, il est initié à l'économique politique, et les physiocrates l'influencent énormément. Mais le 17 octobre 1766, l'assassinat à Paris du frère cadet de son jeune élève qui les avait rejoints, interrompt brutalement le préceptorat.
Il apparaît que Smith se complaît dans une vie purement intellectuelle, puisque apparemment, le romanesque n'a jamais eu sa place dans la vie de Smith. On dit qu'il fut amoureux d'une anglaise qui l'éconduit, mais sa vie sentimentale se limite à cette anecdote. Distrait et bourré de manies, il témoigne toujours de très peu de goût pour la vie sociale.